Chantal Biya?

Publié le par RV.A.

Hier, j’ai eu une discussion surprenante avec un admirateur de la première dame camerounaise, Chantal Biya. On croirait à une grosse farce mais non, c’est aussi vrai que les petits hommes verts par delà les étoiles, Chantal Biya a bien des fans. N. est un vrai fan. Il me l’a décrite comme la sainte patronne des jeunes enfants atteints du Sida. Vous décelez une pointe de sarcasme dans ce que je dis, il n’en est rien. Il m’a rappelé son travail au sein de la Fondation Chantal Biya pour des enfants orphelins atteints du Sida au Cameroun, ses nombreuses représentations auprès de l’UNESCO (elle a été désignée ambassadrice de bonne volonté par l’UNESCO en novembre 2008), des Synergies africaines et des Nations Unies et toutes les actions humanitaires auxquelles elle participe. Tout cela m’a amené à m’interroger sur la façon dont notre first lady est perçue à l’étranger.




Au Cameroun, elle est traitée avec dédain et condescendance. Méprisée par les intellectuels et les féministes, elle n’use les salives que pour nourrir de folles rumeurs ou marmotter sur ses nouveaux crimes capillaires. Nous sommes nombreux à avoir vu des photos qu’elle a partagées à Los Angeles avec Paris Hilton, héritière de l’illustre chaîne d’hôtels et qui ont suscité stupeur et déception chez les internautes camerounais. Elle a été encore une fois jugée et condamnée.


    

Pour moi, c’est aussi la preuve de l’estime que nous portons à Chantal Biya, déçus de la voir se compromettre avec une célébrité qui a aussi mauvaise presse. Nous attendions plus que cela de sa part ; qu’elle soit à la hauteur de sa place, qu’elle soit à la hauteur de celle — morte depuis longtemps — qui l’a précédée à cette tâche mais n’a-t-elle pas déjà fait assez ? Je ne connais pas véritablement son parcours, tout le monde y va de sa révélation sans l’avoir jamais côtoyée. A tort ou à raison, ça reste toutefois compréhensible au vu de l’obscure forêt très embuchée qui la sépare elle et les siens de la plèbe. D’un aussi haut minaret, les Camerounais ne peuvent entendre ses appels, aussi pieux puissent-ils l’être.

Je ne cache pas que ma première réaction a été celle de rire à l’idée qu’il  y a des fans de Chantal Biya (désolé, N.). Je reconnais également l’avoir méprisée et avoir douté de la portée de ses actions mais ce n’est pas une confession, les faits sont là. Elle fait du bien aux gens. Suis-je en droit de douter de sa sincérité ? Oui, certainement mais à quoi cela peut-il servir si ce n’est jeter l’opprobre sur une cause qui a besoin de notre soutien à tous : Le Sida.


Un article paru il y a quelques jours sur « Mail online », la couronne première dame africaine la plus glamour et élève son très repérable brushing au plus somptueux des diadèmes. Les commentaires qui accompagnent cet article ne sont pas tendres mais je décèle une once de fierté malgré le côté très anecdotique qu’il revêt.


Pour N., Chantal Biya a toutes les qualités d’une icône gay : « du glamour, de la flamboyance, un part d’androgynie et de la force face à l’adversité », je reprends ses mots. C’est une des raisons pour laquelle je rédige cet article, je le lui ai promis. L’envie que j’ai eue est celle d’être juste à l’égard de Chantal Biya. Je pense comme lui qu’il est facile de la démolir, j’ai été tenté de le faire à chacune des lignes que j’ai écrite. Il paraît qu'on n'est jamais prophète chez soi.
Je sais que ce que je dis dans cet article ne fera pas l’unanimité mais pour y prétendre, il suffit simplement de la voir à travers les yeux des enfants à qui elle rend visite, d’imaginer ce qu’ils ressentent en la voyant à leur chevet alors, tout devient plus facile.

 

 Quelques liens :

http://www.dailymotion.com/video/x26d5a_chantal-biya-sur-le-sida_politics

http://www.dailymail.co.uk/news/worldnews/article-1172240/Here-come-girls--Africas-glamorous-First-Lady-shows-Sarah-Brown-great-heights-hairstyling.html


MP: N. si tu as un commentaire à faire sur cet article, n’hésite pas. Tu parleras certainement mieux que moi de Chantal Biya.

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